Les coopératives jeunesse de services, l’entreprenariat coopératif pour et par les jeunes
Type d'action
- Développement social
- Liens intergénérationnels
- Education
- Accès à l'emploi
- Loisirs
- Partenariat / transversalité
- Pratiques professionnelles
Département
France entièreSur le vif
« Ce travail en partenariat entre acteurs éducatifs et acteurs économiques de l'ESS leur permet de déconstruire leurs préjugés et d'inventer de nouvelles manières de travailler ensemble » Note de trois chercheurs dans un article de la revue RECMA1
« J'ai réussi à mieux communiquer avec des chefs d'entreprise parce qu'au départ ce n'était pas évident… ça m'a beaucoup aidé. » Coopérant de Bugale Services à Loudéac en 2017.
« Il y avait toujours les animatrices avec nous mais en même temps on faisait notre truc. Du coup, cela nous a permis d'apprendre beaucoup, y compris sur nous-mêmes. » Coopérante de Bugale Services à Loudéac en 2017.
Porteur(s) de l'action
Coopérer pour entreprendre
Objectif(s) et bref descriptif
Les coopératives jeunesse de services (CJS) permettent à des jeunes de 16 à 18 ans de créer leur entreprise coopérative le temps d’un été. En plaçant directement les jeunes en situation d’autonomie, les CJS s’appuient sur l’apprentissage par les pairs et l’expérimentation. Elles permettent aux coopérants de mieux se projeter dans la vie professionnelle et de développer leurs compétences, leur réseau et leur confiance en eux. En outre, elle constituent des espaces de rencontre privilégiés entre les acteurs du monde de l’ESS et de l’entreprenariat, les acteurs intervenant auprès de la jeunesse (MJC, associations d’éducation populaire) et les collectivités territoriales. Elles contribuent ainsi à la transformation sociale de leurs territoires.
Origine(s)
Le modèle des coopératives jeunesse de services naît en 1983 à l’initiative de jeunes francophones sans emploi en Ontario (Canada). Importé et adapté au Québec dès 1988, le projet est présenté au Forum International de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) de Montréal en 2011. Un groupe d’acteurs bretons présents lors de cet événement découvre avec enthousiasme ce modèle et décide de le transposer en France.
Deux ans plus tard, trois coopératives jeunesse de services françaises sont lancées à titre expérimental en Bretagne, à l’initiative des Coopératives d’activités et d’emploi2 du réseau Coopérer pour entreprendre, des Pôles de développement de l’ESS3 et de la Chambre Régionale de l'Économie Sociale et Solidaire (Cress) de Bretagne. Au niveau national, le réseau Coopérer pour Entreprendre est garant depuis 2014 de l’intégrité du projet CJS et en assure le déploiement, en partenariat avec la Fabrique Entrepreneuriale, qui porte le déploiement des CJS au Québec. Coopérer pour Entreprendre est le principal réseau national de Coopératives d’activité et d’emploi en France, il accompagne des porteurs de projet dans la création et le développement de leur activité.
Située au Québec, la Fabrique entrepreneuriale a pour mission de développer et d'implanter des projets d'expérimentation à l'entrepreneuriat collectif jeunesse.
En 2015, l’adaptation française du concept de CJS est jugée suffisamment solide pour déployer le programme sur la France entière, sous l’égide du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Politique de la Ville. Le 22 juin 2015, les CJS font partie des quinze lauréats de la 3e édition de « La France s’engage », ce qui permet d’accélérer le développement du programme. En 2016, 32 CJS voient le jour dans sept grandes régions et permettent de toucher près de 400 jeunes. En 2017, 48 CJS se déploient dans onze régions4.
Description détaillée
Une entreprise éphémère créée pour et par les jeunes
La coopérative jeunesse de services permet à une quinzaine de jeunes de 16 à 18 ans de créer une entreprise coopérative pendant les deux mois d’été. Appelés coopérants, les jeunes définissent ensemble différents services qu’ils proposent aux habitants et aux entreprises environnantes : déménagement, désherbage, lavage de voiture, mise sous pli, assistance informatique… Toutes les activités conformes au droit du travail des mineurs et couvertes par l’assurance peuvent être exercées. Les services commercialisés par les CJS sont souvent des travaux ponctuels, pour lesquels les entreprises, les collectivités ou les particuliers n’auraient pas nécessairement fait appel à un prestataire. Les contrats réalisés auprès des clients génèrent l’essentiel du chiffre d’affaires de la coopérative, mais les jeunes peuvent également organiser des événements d’auto-financement s’ils le souhaitent et participer bénévolement à des actions du territoire (festivals, fête de quartier…).
S’agissant d’une coopérative, les décisions sont adoptées selon le principe « une personne = une voix » au sein d’un conseil d’administration composé de l’ensemble des jeunes coopérants et présidé par l’un.e d’entre eux, élu.e par ses pairs. Le conseil d’administration se réunit chaque semaine et prend les décisions importantes relatives à la gouvernance de la CJS, comme par exemple le choix du mode de répartition des profits entre coopérants : du salaire égalitaire à la répartition en fonction de l’implication, des temps de présence… tout est possible.
Les coopérants s’organisent de manière autonome pour assurer l’ensemble des activités nécessaires au bon fonctionnement de leur entreprise. Pour cela, ils se répartissent en trois pôles : marketing (création d’outils de communication, démarchage...), ressources humaines (plannings, organisation de l’activité…), finance (gestion du budget, des devis et factures, suivi de la comptabilité…).
Chaque CJS est encadrée par deux animateurs aux profils complémentaires (une personne issue du monde de la jeunesse et une autre du monde de l’entreprise). Ce sont souvent de jeunes diplômés. Leur rôle est d’accompagner les jeunes à monter rapidement en compétences, en autonomie et en responsabilités.
https://www.youtube.com/embed/a3_OMpQyS9c
Un portage partenarial fortement ancré au local
Souvent impulsées par un Pôle d’économie sociale et solidaire, les CJS peuvent également être mises en place à l’initiative d’une structure jeunesse (Maison des Jeunes et de la Culture ou association d’éducation populaire par exemple). Portée juridiquement par une coopérative d’activité et d’emploi (CAE), chaque CJS est pilotée par un comité local qui rassemble divers partenaires du territoire.
Au sein de ce comité local, deux partenaires (un « parrain jeunesse » et un « parrain économique ») ont pour rôle de soutenir plus étroitement les animateurs et les jeunes.
Le comité local met en place les conditions propices à l’installation de la CJS et à son développement. Il joue un rôle essentiel pour la réussite de la CJS en :
• Recherchant les financements nécessaires à la prise en charge du salaire des animateurs et des besoins matériels du projet (25 à 30 000 € par CJS).
• Mobilisant les jeunes en amont du lancement de la CJS (affichage, interventions dans les lycées, les forums de l’emploi, des réunions publiques…) et en procédant au recrutement des animateurs (jury mixte rassemblant des représentants du Pôle ESS, mais aussi des institutions marraines jeunesse et économique).
• Sensibilisant les partenaires et les particuliers du territoire au projet de la CJS. Certains Pôle ESS, à l’instar de l’Adess Centre Bretagne qui anime le comité local de la CJS de Loudéac, font également le choix de chercher un petit nombre de contrats qui pourront être proposés aux jeunes dès les premières semaines de juillet, afin que la CJS puisse bénéficier plus rapidement d’une dynamique positive.
• Proposant un local pour les jeunes et pour les animateurs.
• Organisant des formations pour les jeunes.
Au sein de ce cadre national, le fonctionnement des CJS et des comités locaux varie en fonction de la dynamique partenariale locale et de l’appropriation du projet par les jeunes et le comité local.
A Loudéac, en milieu rural, la création d’un pôle ESS Centre-Bretagne et la volonté des élus de renforcer l’offre municipale en faveur de la jeunesse constituent un terreau propice à la création de la CJS « Bugale Services » au début de l’année 2017. Portée par la coopérative d’activités et d’emploi (CAE) Avant-Premières (parrain économique qui porte déjà les cinq autres CJS du département), celle-ci a pour parrain jeunesse la Ville de Loudéac. Le comité local est animé par le Pôle ESS Centre-Bretagne et se réunit tous les mois. Il rassemble une dizaine de partenaires : Département des Côtes d’Armor, Mission locale, Caisse d’allocations familiales des Côtes d’Armor, Loudéac-Communauté Bretagne Centre, Caisse locale du Crédit Agricole… Une association intermédiaire, proposant des services similaires à ceux pouvant être proposés par la CJS, a également été associée aux réunions menées en amont du projet afin de lever les éventuelles interrogations sur l’impact du projet CJS sur ses activités.
En 2017, les jeunes de Bugale Services ont pu s’installer dans un local commercial vide situé dans la rue principale du centre-ville, loué par un particulier. Au cours de leur expérience ils ont pu décrocher plusieurs contrats : avec la mairie pour aider le service technique de la mairie à déménager l’école Jules-Verne ou nettoyer le cimetière, avec des particuliers pour nettoyer leurs voitures… C’est à coup de flyers et de communication que la coopérative a obtenu ses premiers contrats. Les coopérants sont par exemple allés aux « Jeudis des assos » à Loudéac, pour faire connaître leur coopérative et discuter avec les habitants.
Plusieurs membres du comité local sont également intervenus auprès des jeunes la CJS dans le cadre des sessions de formations. Par exemple, la mission locale a organisé un atelier destiné à les aider à valoriser leur expérience dans leur CV. Un autre atelier organisé par le Crédit Agricole visait à préparer les jeunes aux entretiens d’embauche physiques et par téléphone. Une visite du Conseil Départemental des Côtes d’Armor a également été organisée.
https://www.youtube.com/embed/favGIy5hMxo
A Saint-Brieuc (22), en milieu urbain, une CJS est installée tous les étés depuis 2015 dans le quartier de la Croix-Saint-Lambert (situé en politique de la ville). Comme la CJS de Loudéac, elle est portée par la CAE Avant-Premières (son parrain économique), par le pôle ESS du Pays de Saint-Brieuc Rich’ESS (animateur du comité local) et par l’association d’éducation populaire Le Cercle (son parrain jeunesse). Le comité local rassemble le Département des Côtes d’Armor, la CAF, le délégué du Préfet intervenant sur le quartier de la Croix-Saint-Lambert, la mission locale, le centre social de la Croix-Saint-Lambert, le Centre d’information et d’orientation, Saint-Brieuc Armor Agglomération, la Ville de Saint-Brieuc, l’association de prévention spécialisée Beauvallon et d’anciens coopérants et animateurs de la CJS.
Il se réunit quatre fois en amont du lancement de la CJS et chaque mois l’été pour assurer le suivi de la CJS. Un pique-nique convivial est organisé avec l’ensemble des membres du comité local à l’arrivée des jeunes coopérants pour que chacun puisse se présenter.
https://www.youtube.com/embed/cbwk1eHdiac
Une approche pédagogique “active” centrée sur l’expérience et l’apprentissage entre pairs
Si les CJS peuvent générer quelques profits, leur objectif est avant tout éducatif. Basée sur la pédagogique coopérative, elles font découvrir aux jeunes une autre manière d’apprendre, basée sur l’expérimentation et l’apprentissage par les pairs. Chaque jeune est acteur de son apprentissage et participe à l’élaboration de ses compétences en coopération avec l’animateur et ses pairs. Les coopérants partagent leur temps entre des sessions de formation (20h par coopérant en moyenne) et la gestion concrète de leur coopérative (présence au local, permanence téléphonique, prospection, relances, réalisation des contrats, conseils d’administration…). Des événement conviviaux sont également organisés ponctuellement et contribuent à la cohésion du groupe.
La prise de responsabilité rapide des coopérants leur permet de développer de nouveaux savoir-faire et savoir-être qui leur seront précieux sur le plan professionnel et de prendre davantage confiance en eux. De plus, l’intensité et le caractère immersif des CJS permettent aux jeunes de conforter ou d’affiner leur projet professionnel ou scolaire. Par exemple, à Loudéac (22), un jeune ayant découvert les ressources humaines en tant que coopérant s’est orienté dans ce domaine par la suite. Un autre jeune a souhaité s’engager dans un cursus en marketing. Les coopérants développent également des relations avec le réseau local de partenaires et plusieurs jeunes trouvent un emploi estival sur leur territoire l’année suivante.
https://www.youtube.com/embed/-8sCev7U-kI
Espaces décloisonnés, les CJS changent les regards
A Saint-Brieuc comme à Loudéac, la CJS a fait évoluer le regard porté par les habitants et les partenaires sur les capacités d’engagement et de travail des jeunes. La valorisation des coopérants continue d’ailleurs souvent bien après l’été, car ceux-ci sont invités à témoigner de leur expérience aux vœux du maire, lors des assemblées générales organisées par des partenaires ou lors du recrutement de nouveaux coopérants les années suivantes. Les jeunes, quant à eux, découvrent les adultes dans un rôle de partenaire plutôt que dans celui de parents ou d’éducateurs. Auprès de leurs clients, les jeunes se positionnent en tant qu’offreurs de service, sans lien de subordination. Ces relations les valorisent dans leur capacité à interagir avec des adultes.
Les CJS permettent par ailleurs à des jeunes de différents horizons scolaires et sociaux de se rencontrer et surtout, de construire un projet commun. Sur le plan national en 2016, plus de la moitié des coopérants suivaient une scolarité en lycée général ou technique, 18 % en lycée professionnel, 12 % étaient étudiants 8 % étaient en apprentissage et 7 % des jeunes étaient déscolarisés. 53 % des coopérants étaient des femmes, contre seulement 30 % des créateurs d’entreprises en France.
En outre, la CJS permet aux jeunes de découvrir les ressources de leurs territoires et d’y développer (peut-être) un attachement particulier. Un enjeu important dans les territoires à dominante rurale, comme à Loudéac, que les jeunes ont tendance à quitter au moment de leur entrée dans la vie professionnelle. A titre d’exemple, certains coopérants ont pris des responsabilités associatives suite à leur aventure estivale.
Ainsi, les CJS aspirent à une transformation sociale des territoires (principe au cœur de l’ESS) : non seulement en développant le pouvoir d’agir des jeunes et leur volonté d’engagement citoyen dans leur territoire, mais aussi en constituant un levier de décloisonnement entre le secteur économique (plus particulièrement celui de l’ESS) et celui de la jeunesse et de l’éducation populaire, rarement amenés à se rencontrer. Au sein du comité local, les deux mondes apprennent à mieux se connaître. De ces rencontres émergent de nouveaux projets comme à Saint-Brieuc où les partenaires engagés se sont inspirés du modèle CJS pour l’adapter à un public de jeunes majeurs éloignés du marché de l’emploi. Entre octobre 2017 et janvier 2018 (3,5 mois), une coopérative jeunes majeurs (CJM), rassemblant des jeunes volontaires orientés par la mission locale, a ainsi vu le jour à titre expérimental et sera probablement reconduite dans les prochaines années.
Une action qui essaime
Depuis 2016, les régions qui comptent au moins 10 CJS sur leur territoire (Bretagne, Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France, Pays-de-la-Loire) bénéficient de l’appui supplémentaire de relais régionaux de développement. Il s’agit de personnes repérées dans des structures du territoire (ESS, jeunesse, CAE..), dont la mission est d’accompagner les comités locaux et de faire le lien avec le réseau national qui les forme et les accompagne. Jusqu'à fin 2017, le réseau finançait également leur salaire à hauteur d’un tiers temps, mais avec la fin de certains financements au niveau national, ces acteurs locaux sont désormais à la recherche de ressources sur leurs territoires.
En effet, alors que plusieurs CJS ont pu voir le jour grâce à l’appui financier des contrats de partenariat Etat-Région (uniquement destinés à financer le l’amorçage de projets), puis essaimer grâce au soutien de la France s’engage et du Fonds de solidarité européen, la pérennisation des moyens budgétaires constitue, depuis 2018 et la fin de ces financements, un enjeu majeur pour l’avenir. Il s’agit dès lors de repenser les modalités de financement en s’appuyant notamment sur le monde de l’entreprise.
La multiplication des CJS sur les territoires implique également un besoin de restructuration car l’action dépasse désormais le champ de Coopérer pour entreprendre. Il est donc prévu de construire une structure Ad Hoc pour développer des dispositifs d’éducation à l’entreprenariat coopératif. Comme la gouvernance, cette structure se veut très partenariale et devrait réunir de grands réseaux nationaux de l’ESS, de l’entreprenariat coopératif et de l’éducation populaire, ainsi que des acteurs locaux qui participent au projet.
En Bretagne, la situation est plus particulière. Premiers expérimentateurs, les CAE et pôles ESS bretons ont atteint en 2017, avec une quinzaine de CJS, le seuil « maximal » pouvant être accompagnées efficacement et sans risque pour les structures porteuses. C’est pourquoi plusieurs structures et partenaires réfléchissent à la création d’une structure régionale capable de porter juridiquement l’ensemble des CJS du territoire, d’en recruter les animateurs, et de rechercher de nouvelles sources de financement, à l’instar du fonds social européen qui exige de fortes capacités d’ingénierie.
Bilan
Au regard de la courte durée de vie de la CJS, son chiffre d’affaires est souvent limité : la rémunération nette moyenne par coopérant est de 225 € pour les 2 mois. Si cela peut parfois générer quelques frustrations chez les jeunes coopérants, celles-ci sont largement compensées par les autres apports qu’ils perçoivent :
- Développement de nouvelles compétences directement mobilisables (savoir-être et savoir-faire) : travail en équipe, autonomie, prise de décision collective, animation de réunion, prise de parole en public, compétences techniques (marketing, administration, sécurité, comptabilité, relation clients…)
- Renforcement de la confiance en soi
- Développement d’un réseau professionnel
- Transformation du regard porté par les acteurs du territoire sur les jeunes et du regard porté par les jeunes sur leur territoire.
Les CJS permettent par ailleurs de favoriser les relations entre les acteurs économiques et les acteurs jeunesse d’un territoire et les collectivités territoriales, permettant de faire émerger de nouveaux projets au service du territoire.
Partenaire(s)
Au niveau national, plus de 300 partenaires sont investis dans les comités locaux. 70% des CJS étant en quartiers classés en politique de la Ville, le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) est l’un des partenaires financiers au niveau national. Les Caf sont partenaires sur les territoires.
Moyens
Humains :
- Deux animateurs à temps plein pendant 3 mois.
- De plus, chaque CJS repose sur la mobilisation de 2 parrains référents des animateurs en soutien à chaque CJS et de l’animateur du comité local. Le volume horaire consacré à la CJS par ces acteurs varie selon le territoire (de 100h à 500h).
Financiers :
Le budget d’une CJS s’élève en moyenne de 25 000 à 30 000 €. Plus de la moitié est consacrée à la rémunération des animateurs. 20 % contribuent au financement du pilotage du projet et de son accompagnement (assuré par le comité local et les parrains), 10 % aux frais de gestion administrative, 5 % aux frais de déplacements et d’hébergements, 5 % aux frais généraux (communication, local…) et 5 % aux frais de formation.
L’essentiel des ressources financières des CJS proviennent de partenaires publics : collectivités locales, Etat, fonds européens, caisses d’allocations familiales. Des démarches sont effectuées pour mettre en place des partenariats privés avec des entreprises ou des fondations. En 2016, comme en 2015, les formations étaient financées par le FEJ dans le cadre de la France s’engage et par le FSE.
A Loudéac en 2017, le budget de la CJS s’est élevé à 31 300 €. La CJS été soutenue financièrement par la Ville de Loudéac (4 000 €), la Caisse d’allocations familiales des Côtes d’Armor (3 300 €), Loudéac Communauté Centre Bretagne (1 500 €), le Département des Côtés d’Armor (4 500 €) et le contrat de partenariat Etat-Région (11 200 €).
A Saint-Brieuc en 2017, le budget de la CJS s’est élevé à 33 000 €. Elle a notamment été soutenue financièrement par les fonds spécifiques de la politique de la ville, les fonds alloués au territoire dans le cadre du PIA Jeunesse, par la caisse des dépôts, par la CAF, par le Conseil Départemental, par l’EPCI Saint Brieuc Armor Agglomération. Le bailleur Terre et Baie Habitat et la Ville de Saint-Brieuc ont également soutenu le projet par la mise à disposition de locaux destinés à accueillir les coopérants.
De plus, dans les Côtes d’Armor, un Fonds de dotation privé intitulé « ACC’ESS » alimenté par la caisse départementale du Crédit Agricole et sept autres entreprises du territoire permet aux CJS du Département de disposer d’un fonds de soutien pouvant compléter, le cas échéant, les autres financements reçus. En 2017, la CJS de Loudéac a pu bénéficier de 2 600 € de la part de ce fonds.
Matériels :
- Un local et du matériel bureautique (téléphones, ordinateurs, imprimantes, etc.) pour les jeunes coopérants et les animateurs, qui peut être mis à disposition par les membres du comité local. Par exemple, à Loudéac en 2017, le Crédit Agricole a mis à disposition des jeunes des ordinateurs et des imprimantes. A Saint-Brieuc, plusieurs membres du comité local ont également mis à disposition le matériel nécessaire à l’aménagement des locaux.
En savoir plus :
CJS de Loudéac :
22600 Loudéac
https://www.facebook.com/ADESSCentreBretagne/?fref=nf
CJS de Saint-Brieuc :
22000 Saint-Brieuc
http://richess.fr/
1. « Les coopératives jeunesse de service importées du Quebec : pour un rapprochement des acteurs « économiques » et « éducatifs » de l'ESS ? » RECMA - Revue internationale de l'économie sociale - Avril 2017 - n°344
2. Les coopératives d’activité et d’emploi accompagnent les porteurs de projet pour le lancement de leur activité, en leur proposant le statut “d’entrepreneur-salarié” : le porteur de projet agit de manière autonome pour trouver ses clients et accomplir ses prestations, mais est lié par un contrat de travail avec la coopérative. Le chiffre d’affaires est perçu par la coopérative et est reversé à l’entrepreneur sous la forme d’un salaire, déduction faite des charges sociales et des “frais de gestion”.
3. Les Pôles d’Economie Solidaire sont des organismes territoriaux de développement économique qui accompagnent les porteurs de projet qui souhaitent initier des projets d’entreprenariat social et solidaire et mettent en réseau les structures de l’économie sociale et solidaire de leur territoire.
4. Pour accéder à la carte des CJS existantes : https://www.google.com/maps/d/u/0/viewer?ll=47.53973379747898%2C3.5425427656250577&z=7&mid=1wXqt8RH5GcArJnk0oVlDzOxwX8w
Contact
DORENLOR Emma
Coopérer pour entreprendre
Adresse : 37 Rue Bouret
75019
Paris
France
Tél. : 07 69 27 81 45
Courriel : cjs@cooperer.coop
Site web : www.cjs-france.coop
*Mention légale : Le contenu de cette fiche relève de la seule responsabilité de l'Agence Apriles et ne peut en aucun cas être considéré comme reflètant la position des partenaires soutenant le projet Apriles.