Panneau de gestion des cookies
Ce site utilise des cookies et vous donne le contrôle sur ceux que vous souhaitez activer
Aller au contenu principal
Enfance & Famille

Les berceuses, un film pour transmettre et partager

Type d'action

  • Développement social
  • Lien social
  • Parentalité
  • Protection de l’enfance
  • Loisirs

Département

Loir-et-Cher (41)

Sur le vif

«Tout est carré dans la ZUP mais il y a des rondeurs à l'intérieur.», le réalisateur.

Porteur(s) de l'action

Association Les Films d'Eté

Objectif(s) et bref descriptif

Afin de susciter de l'émotion mais aussi des échanges et de la réflexion autour de la parentalité et de l'inter culturalité, un cinéaste a tourné un film mettant en scène des parents d'origines culturelles variées, habitant les quartiers Nord de Blois, classés en zone politique de la ville, berçant leurs bébés en chantant. Intitulé « Les Berceuses », le film est construit en 12 scènes qui montrent la relation singulière qui s'établit entre les bébés et les parents, par delà les différences culturelles. Montré à des parents et des professionnels dans différents lieux (écoles, crèches, services de PMI, festivals), la diffusion du film poursuit différents objectifs et notamment celui de libérer la parole autour des questions de parentalité.

Origine(s)

De 2008 à 2010, un cinéaste suit et filme la Compagnie de théâtre « du Hasard ». La pièce « Yko Tjokodi » raconte l'histoire d'un jeune malien embarqué dans un processus artistique, le rap. Le spectacle mêle chant, théâtre, danse et musique. Dans la pièce une des chansons interprétée est une berceuse en Kongo-lari (langue du Congo Brazzaville). Cette berceuse émeut suffisamment le cinéaste pour que celui-ci, également intervenant pédagogique dans les collèges du quartier autour des techniques cinématographiques auprès d'enfants d'origines très diverses, ait l'idée de mettre en images des parents chantant à leur enfant une berceuse de leur connaissance.
Dès lors, il recherche une structure en capacité de porter le projet et permettre son développement. Ce sera la Maison de Bégon, association vouée à la valorisation de la diversité de tous les habitants de Blois, promeut la culture comme facteur de développement, d'intégration, d'échange et d'ouverture sur le monde. Toujours relayée par un travail de médiation visant à réduire le fossé qui sépare le public de l'art, la structure, qui est aussi une salle de spectacle propose une programmation riche et variée autour du thème des cultures du monde. Elle accueille le cinéaste en résidence en 2010 et le salarie à mi-temps en contrat unique d'insertion.
En 5 mois, le projet est écrit, le dossier est monté, et le tournage a commencé.

Description détaillée

Le film porte sur des parents chantant à leur bébé un air de leur culture d'origine, pour l'endormir ou le calmer. Le tournage est organisé avec 3 caméras, dont une de petite dimension, afin de filmer trois plans : un plan large sur la totalité de la scène et deux plans serrés, l'un sur le bébé, l'autre sur le parent.
Les familles, qui habitent toutes les quartiers Nord de Blois, sont contactées via l'école qui signale au cinéaste les personnes qui ont de tout jeunes enfants, ou simplement par relation. L'association France Terre d'Asile qui gère un CADA (Centre d'accueil pour demandeurs d'asile) dans le quartier permet par ailleurs d'approcher deux familles.
Un premier rendez-vous avec les familles permet de faire connaissance et de présenter le projet. Au final ce sont les rencontres qui façonnent le film, les familles n'étant pas retenues en fonction de leur origine mais plutôt de la confiance et du respect pouvant s'installer entre elles et le cinéaste.
Le désir du cinéaste est de raconter une histoire, ce qu'est chacune des berceuses en soi, et surtout de ne rien manquer de la relation qui s'établit entre le parent et son enfant, d'essayer de saisir ce qu'il y a de plus naturel en dépit du dispositif des caméras. Pour obtenir ce résultat aucun éclairage artificiel n'est installé, une des trois caméras est de très petite taille et surtout les deux techniciens ne donnent aucune consigne au parent sur ce qui pourrait être dit ou fait, laissant celui-ci prendre l'initiative.
Le résultat est étonnant : le film peut-être diffusé sur un seul écran, mais son tournage particulier permet de le projeter sur 3 sphères suspendues d'un diamètre de 2,5 m, chacune diffusant simultanément les berceuses, enveloppant le public dans une rondeur particulière, rejoignant ainsi les objectifs artistiques de départ. Les berceuses filmées sont par ailleurs très différentes les unes des autres et le film montre qu'elles ont des effets divers sur l'attitude des enfants.
Lorsqu'il est monté le film est diffusé aux familles participantes, aux institutions ayant financé le projet et commence alors à vivre au gré des demandes. Diffusé à des publics de professionnels, des parents dans les écoles, lors de festivals cinématographiques, le film provoque débats, discussion, parfois accompagnée par un psychologue spécialiste de l'inter-culturalité. Le film a été présenté à Blois, Avignon, Issoudun, Cahors, Apt, Hayange'
Dans les écoles le film permet d'aborder avec les parents la question des écrans, ordinateurs, télévisions et téléphones, qui ont envahi les chambres des enfants souvent partagées par grands et petits dans les logements des familles. Le débat qui s'instaure permet d'en savoir plus sur les habitudes de vie des familles et le partage des espaces, les petits ne réussissant pas à s'endormir parce que les grands adolescents qui dorment avec eux visionnent sur l'ordinateur des films pour adultes' Des conseils peuvent alors être partagés sur le contrôle des écrans et l'organisation des espaces de vie. La diffusion du film permet d'amorcer débat et échanges entre parents, entre parents et professionnels, avec les enfants, les grands-parents provoquant réflexion et parfois prises de conscience.
En février 2013, un nouveau projet mariant cinéma et spectacle vivant est finalisé, toujours autour du film, avec un objectif artistique renforcé. Afin de marier cinéma et spectacle vivant, un spectacle de chants autour de la diffusion du film est créé. Son titre : "Silence, on Berce !". L'objectif de ce nouveau projet est de toucher toujours plus de spectateurs et de familles et de continuer à faire partager.

Bilan

  • Les familles filmées ont eu conscience de participer à une expérience valorisante, vivant pour certaines cet épisode comme particulièrement apaisant dans un parcours de vie complexe.
  • Certaines familles se connaissaient déjà, d'autres plus isolées ont tissé des liens entre elles.
  • Les familles utilisent le film dans un objectif de transmission, l'envoyant à la famille restée au pays, le faisant visionner aux amis, aux soeurs enceintes.
  • Lors des diffusions du film, l'émotion partagée par les spectateurs libère la parole et de nombreuses discussions s'engagent, certains entonnent des berceuses, les personnes racontent leurs pratiques d'endormissement, leurs modes de vie créant des moments d'échange parfois très poétiques.
  • Enfin la diffusion devant les publics de professionnels permet de sensibiliser à l'inter-culturalité, à l'endormissement des enfants et peut être utilisé pour entrer en relation avec les familles suivies avec des jeunes enfants ou en attente de naissance, permettant là encore de créer des liens singuliers.
  • Finalement ce film est à la fois un objet artistique et un outil d'ouverture aux autres. L'idée c'est que la berceuse ça sert à transmettre, une histoire, une langue, une culture...

Partenaire(s)

ACSE
Association Maison de Bégon
Conseil général du Loir et Cher

Moyens

Humains
Le cinéaste
Un assistant
Une chanteuse pour le projet actuel

Financiers
ACSE : 5 000 euros
Conseil général Loir et Cher : 2 000 euros
Maison de Bégon : moyens logistiques (bureau, téléphone, photocopies, etc.), résidence et salaire à mi-temps du cinéaste.

Contact

*Mention légale : Le contenu de cette fiche relève de la seule responsabilité de l'Agence Apriles et ne peut en aucun cas être considéré comme reflètant la position des partenaires soutenant le projet Apriles.