"L'Epi Vert", une épicerie solidaire tenue par ses bénéficiaires dans le quartier du Chemin Vert

Type d'action

• Développement social
• Lien social
• Inclusion
• Accessibilité
• Pratiques professionnelles
• Santé

Département

Porteur(s) de l'action

Caf du Calvados

Objectif(s) et bref descriptif

Pour favoriser le bien être des familles et le développement social du quartier, un groupe d'habitants du Chemin Vert à Caen (ZUS) fonde l'association "L'Epi Vert" pour améliorer le quotidien des familles et faire grandir les solidarités locales par divers actions (alimentaire, habitat et santé). Ce groupe est accompagné par les agents de développement du Centre socioculturel, Caf et Politique de la ville.

Origine(s)

Intégré prioritairement dans un programme politique de la ville, le Chemin Vert, quartier d'habitat social (73%) de 8 828 habitants connaît des difficultés économiques et sociales : taux de chômage de 22,6%, 861 allocataires sous le seuil de pauvreté, familles fragilisées, niveaux de qualification peu élevés, pression quotidienne, problèmes de santé et d'hygiène et faible intégration à la vie sociale. La Caf considère que la question de l'aide alimentaire relève du bien être des familles et touche à la dignité des personnes. Le Centre socioculturel du Chemin Vert décide de mener un diagnostic local pour faire le point sur l'aide alimentaire et monte une stratégie d'implication des bénéficiaires dans l'élaboration de solutions qui conviennent aux besoins identifiés.

Description détaillée

L'analyse des besoins de la population en matière d'aide alimentaire intègre des entretiens individuels de bénéficiaires du centre socioculturel, une approche du fonctionnement des associations caritatives concernées par la distribution de colis alimentaires. Pour mieux comprendre la problématique, les agents rencontrent des acteurs dans le domaine de l'alimentation : associations caritatives , Banque alimentaire, assistants sociaux et responsable de circonscription du Conseil Général, CCAS, Cores, Conseillères en Economie Sociale et Familiale de la Caf, Responsable plan nutrition santé. Puis, dans le domaine de l'insertion . Enfin, les porteurs du projet procèdent à une recherche documentaire pour mieux appréhender ce sujet sur le territoire national.

Il s'ensuit un triple constat. D'abord, les habitants, bénéficiaires de l'aide alimentaire, font part d'un ressenti négatif : sentiment de honte, déchéance personnelle, disqualification sociale. Puis, les contraintes d'approvisionnement des associations caritatives et la dispersion géographique de ces dernières entraînent la restriction du choix de produits de qualité pour les familles et un gaspillage de temps et d'énergie pour y accéder. Enfin, la multiplication des démarches d'approvisionnement est un frein à l'intégration dans la vie sociale et professionnelle : l'aide d'urgence ou de dépannage s'installe dans la durée.
Pourtant, cette aide est apparue indispensable. L'équipe du Centre socioculturel s'est positionnée sur trois champs : améliorer la distribution alimentaire pour les habitants du quartier, porter une attention accentuée sur la sortie du système d'aide et associer les habitants qui doivent devenir acteurs de ce changement.

Le Centre socioculturel entame une démarche de mobilisation des habitants, d'écoute et d'accueil de ces derniers. Il met au point une douzaine de rencontres d'une quinzaine de personnes au cours desquelles sont abordés divers sujets : dysfonctionnements de la distribution alimentaire, problèmes financiers, budget, recherche de solutions, construction d'outils d'enquête, retour sur l'avancée du projet. En outre, des actions ponctuelles sont menées : visite sur site pour recueillir l'expérience des prédécesseurs : l'Episol d'Honfleur, "l'îlot des échanges" à Cherbourg, cueillette de fruits et confiture aux jardins du Londel. Enfin, la création d'un blog a permis de faciliter les échanges. Un cycle gym est mis en place. Puis, l'équipe procède au repérage des compétences (secrétariat, comptabilité, bricolage, cuisine ) et des potentialités des bénéficiaires de l'aide alimentaire : statut de parent, stratégies, aspirations fortes, bien-être des enfants, réussite, emploi, niveau de vie, valeurs de solidarités familiales, relations de voisinage, capacité de résistance, goût de la convivialité.

L'Epi Vert est ouverte quatre demi-journées (lundi et mardi matin ; jeudi et vendredi après-midi) par semaine et réservée à des personnes sous condition de ressources. Le barème est calculé par le Conseil d'administration de l'association. Les denrées sont payantes à hauteur de 10% de ceux du secteur marchand. Chaque famille ouvre un droit mensuel calculé en fonction de son budget - reste à vivre, composition- selon un barème réalisé par une CESF de la Caf.
L'épicerie emploie quatre personnes en contrat aidé : deux hôtesses d'accueil, et deux postes de logistique/chauffeurs. Et sont prioritairement retenues les personnes qui souhaitent s'investir dans ces profils professionnels afin d'acquérir une qualification qui leur facilitera l'accès au marché du travail. Un comité de suivi constitué des partenaires veille à la poursuite des objectifs, de l'évaluation du projet, et apporte un soutien technique.

Bilan

• L'action participe à la revalorisation de l'image de soi, l'amélioration de la santé et de la dignité des personnes, la lutte contre l'exclusion et la réussite scolaire des enfants.
• Les conséquences de l'implication des habitants dans l'association (nombre de bénéficiaires des colis sont membre du conseil d'administration) apparaissent dans la vie collective du quartier. Ces personnes accroissent leurs compétences et leurs capacités relationnelles, sont reconnues et participent au développement durable de la vie sociale du Chemin Vert.

Partenaire(s)

Caf
Ville de Caen
Etat (CUCS)
Conseil général
Conseil régional
Associations caritatives : Secours catholique, Association Saint-Vincent de Paul
Banque alimentaire
Centre de Ressources de la Vie associative (CRDVA)
Cores (Comité régional de l'éducation)

Moyens

• Un agent de développement local mis à disposition par le Centre Socioculturel Caf
• Quatre personnes en contrat aidé