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Insertion

Le Petit Prince, le restaurant d’insertion qui se nourrit des talents et cultures de chacun

Type d'action

  • Développement social
  • Lien social
  • Inclusion
  • Accès à l'emploi

Département

Var (83)

Sur le vif

"Toutes avaient des compétences à montrer et à valoriser, seulement elles ne pouvaient pas les mettre en œuvre en raison de leur manque de diplôme" – la directrice du Petit Prince

"C’était le projet d’association qui devait s’adapter aux besoins des habitantes, et non l’inverse" – la directrice du Petit Prince

Porteur(s) de l'action

Le Restaurant-traiteur d’insertion Le Petit Prince

Objectif(s) et bref descriptif

Afin d’accompagner les femmes d’un quartier défavorisé dans l’emploi tout en aidant à leur socialisation, le restaurant-traiteur Le Petit Prince offre, en plus d’une expérience professionnelle, un accompagnement personnalisé et l’accès à un grand choix d’ateliers citoyens par son ouverture sur le milieu associatif local. Grâce à son lien privilégié avec « Femmes dans la cité » et à l’organisation dans ses locaux de nombreuses activités culturelles (expositions etc), ce lieu est devenu un point de rassemblement qui œuvre au dynamisme du territoire.

Origine(s)

Alors qu'elles participent depuis plusieurs années aux activités proposées par l’association « Femmes dans la cité », œuvrant notamment à la socialisation des femmes d’origine immigrée dans un quartier populaire de la Seyne-sur-Mer placé en zone « Politique de la ville », les adhérentes font état de difficultés communes en termes d’insertion professionnelle. Elles expriment toutes un besoin fort de formation et d’apprentissage linguistique et souhaitent formuler ensemble une réponse adaptée à leurs difficultés. Fréquentant pour la plupart l’atelier de cuisine de l’association, elles veulent mettre à profit leurs compétences culinaires pour monter leur projet. Cette vingtaine de femmes décide alors de créer un restaurant associatif pour l’insertion : elles imaginent un lieu qui valoriserait leurs savoir-faire culinaires et leur proposerait également des formations ainsi qu’un accompagnement adapté à leurs diverses situations personnelles. Afin de mettre en place une structure à part entière, en dehors de « Femmes dans la Cité » et de son atelier cuisine, elles décident de créer en 1996 l’AVIE, l’Association Varoise pour l’Insertion par l’Economique. Cependant, la recherche de financeurs piétine pendant plusieurs années, et le restaurant Le Petit Prince ne voit le jour concrètement qu’en 2001, avec le soutien de la Direction Départementale du travail et de l’emploi. Le restaurant est nommé Le Petit Prince en hommage au roman de Saint-Exupéry parce qu’il suffit d'« apprivoiser » les différences apparentes de langues, d’origines culturelles et sociales pour construire un meilleur vivre ensemble.

Description détaillée

Une mobilisation collective autour de besoins partagés
L’objectif premier de l'Association Varoise pour l’Insertion par l’Economique est de se saisir des besoins exprimés par les habitants et de les mobiliser afin de changer l’image de ce quartier très stigmatisé de la Seyne-sur-Mer. Ainsi, ils se sont organisés pour construire le restaurant-traiteur Le Petit Prince autour de leurs propres demandes : faire profiter de leur compétences culinaires et en échange bénéficier d’une première expérience professionnelle pour mieux s’insérer sur le marché du travail et apprendre à lire et à écrire le français.
Les premières employées sont donc les femmes qui ont été bénévoles à l’atelier cuisine de l’association : sept sont embauchées en 2001. Mais la composition de l’équipe évolue au fil du temps, les employés étant embauchés dans le restaurant en contrat à duré déterminé d’insertion (CDDI) de deux ans. En juin 2013 le restaurant compte dix-sept salariés en insertion et six en CDI, tous à temps plein. Le recrutement des futurs cuisiniers et serveurs se fait en lien avec Pôle Emploi qui oriente le Petit Prince vers des demandeurs d’emploi.
Le restaurant de la Seyne-sur-Mer est ouvert tous les midis à l’exception du dimanche. Il propose également des plats à emporter et la possibilité de privatiser le lieu pour des évènements festifs. La salle accueille quotidiennement une quarantaine de couverts. A une dizaine de mètres, une boulangerie a aussi été créée en 2006 et est désormais ouverte tous les jours. Malgré ce rythme dense, le mot d’ordre est la flexibilité dans l’organisation du travail. Les employés partagent un tableau sur lequel chacun indique les horaires souhaités : le Petit Prince tient farouchement à ce que le travail reste compatible avec la vie sociale.
Si la finalité principale de l’action est d'offrir aux employés une qualification, une orientation définie et une expérience professionnelle, les employés bénéficient d’un accompagnement personnalisé adapté à leurs besoins. Restant en lien étroit avec « Femmes dans la Cité », le Petit Prince fait en effet bénéficier son équipe des diverses activités organisées par l’association. Ainsi, les femmes ont accès à des cours d’alphabétisation et bénéficient d’un soutien scolaire pour leurs enfants, organisé par des bénévoles et en particulier des retraités de l’Education Nationale. Une aide administrative est également à leur disposition.

La valorisation des savoir-faire individuels dans le respect des cultures
La démarche du Petit Prince mobilise les savoir-faire de chacun, chaque personne participant de la façon qu’il peut, selon ses compétences et ses disponibilités. Les formations dispensées sont très diverses et correspondent aux besoins et envies de chacun. Par exemple, une employée a suivi une formation d’infirmière, une autre en sécurité. Le tout est de partir du besoin individuel : les personnes en insertion au Petit Prince travaillent sur leurs projets professionnels, qui peuvent être amenés à changer au fil de leurs parcours. Les femmes gagnent ainsi en autonomie, en confiance en elles. Elles font souvent part de leur fierté de pouvoir dire que leur insertion professionnelle sert d’exemple dans le quartier et qu’elles ont inspiré de nombreuses personnes dans leur entourage.
De plus, dans le cadre d’un atelier écriture ouvert aux employées et aux personnes extérieures, un livre de cuisine a vu le jour. Il recueille des recettes du monde et a été édité sous le titre de « Mosaïque de Saveurs, idées de femmes » : l’idée est que chacun apporte un peu de soi, de sa culture. C’est un exemple du métissage souhaité par le restaurant, qui sert d’ailleurs tous les jours des plats traditionnels de différentes origines. L’équipe se veut multiethnique, pour lutter contre tout esprit communautaire.

Une initiative créatrice de lien social et d’ouverture sur le quartier
Le Petit Prince est devenu un repère de la vie de quartier, représentant un espace de dialogue, de solidarité et de bonne humeur. Le restaurant est fréquenté par des personnes venant aussi bien des logements sociaux environnants que d’autres quartiers alentours, ce qui permet de porter l’idée d’un mieux vivre ensemble dans la ville. Il a ainsi œuvré par sa présence à dé-stigmatiser le quartier en attirant des personnes extérieures au quartier qui constatent leur proximité avec les habitants. Des expositions sont également organisées dans les locaux, permettant de créer des liens de partage et de socialisation en rassemblant autour de la culture. Après le déjeuner, l’espace reste ouvert pour dynamiser le quartier et accueillir les personnes dans l’après-midi. Des activités diverses sont souvent proposées, à l’instar de l’atelier écriture du Petit Prince, ou bien de cours de danse orientale, des réunions citoyennes… En effet, le restaurant loue ses locaux pour diverses réunions, car en plus de sa relation privilégiée avec « Femmes dans la Cité », des liens avec d’autres associations locales se sont aussi tissés.
Fort de ce succès, un second restaurant d’insertion a été ouvert en 2011 dans un quartier ZUS de Toulon, au rez-de-chaussée d’un foyer de jeunes travailleurs. La recette de réussite du Petit Prince se diffuse.

Bilan

  • Le restaurant a permis de valoriser les compétences des participants qui deviennent plus sûrs d’eux
  • L’expérience professionnelle au Petit Prince a aidé plus de 80 personnes à retrouver un travail
  • Le lieu représente un foyer du vivre ensemble, les liens sociaux créés ont permis l’intégration sociale de personnes exclues dans le quartier

Partenaire(s)

Conseil Régional de Provence-Alpes Côte-d’Azur, Conseil Général du Var, Villes, Pôle Emploi, FEDER…

Moyens

Financiers
Chiffre d’affaires mensuel de la boulangerie : environ 15 000€
Chiffre d'affaires annuel du restaurant de La Seyne sur Mer : environ 300 000€
Chiffre d'affaires annuel du restaurant de Toulon (en démarrage) : environ 120 000€
Financements : L’Etat contribue à hauteur de 9 600€/an par CDDI (aide au poste d'insertion donné par l'état a toutes les entreprises d'insertion via l'Agence de services et de paiement - ASP), avec un supplément de 3 000€/an pour les allocataires du RSA. Le FEDER a également aidé au financement du restaurant de Toulon lors de sa création.

Humains
17 CDDI et 6 CDI pour le restaurant de la Seyne sur Mer

Contact

BENZOHRA Nadjet

Directrice du restaurant d’insertion

Le Petit Prince

Adresse : 3, Boulevard Jean Rostand
83500
La Seyne Sur Mer
France

Tél. : 04 94 87 30 99

Courriel : lavie.lepetitprince@orange.fr

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