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Insertion

Joséphine, un salon de coiffure associatif pour accompagner les femmes vers la réinsertion

Type d'action

  • Inclusion
  • Accessibilité
  • Accès à l'emploi

Département

Paris (75)

Sur le vif

« Rendre la beauté accessible aux femmes les plus démunis, afin qu'elles s'engagent dans la relation aux autres avec une meilleure estime d'elles même ». La presidente

Porteur(s) de l'action

Association Joséphine pour la beauté des femmes

Objectif(s) et bref descriptif

Afin d'aider les femmes en difficulté à reprendre confiance en elles, le salon de beauté social et solidaire Joséphine leur ouvre ses portes dans le quartier populaire de la Goutte d'or à Paris, moyennant une participation symbolique. Pour trois euros, elles se font non seulement coiffer et maquiller, mais bénéficient également d'une aide psychologique et juridique. L'association les accompagne pour qu'elles reprennent confiance en elles, dans une perspective de recherche d'emploi et de réinsertion sociale.

Origine(s)

Née dans une famille modeste au coeur de la Sicile, celle qui deviendra la créatrice du salon Joséphine perd son père à l'âge de trois ans. C'est alors sa tante et son grand-père qui vont l'élever. Mais à la mort de ce dernier, la jeune fille est placée dans un orphelinat avec sa soeur Joséphine, tandis que leur mère quitte le pays pour la France avec les quatre autres enfants. Elle reviendra chercher Joséphine après quelques temps, laissant sa soeur seule, alors âgée de neuf ans. Celle-ci attendra d'avoir 16 ans avant de pouvoir enfin rejoindre Paris et sa famille. C'est alors Joséphine, devenue coiffeuse, qui l'introduira dans le métier. Après vingt ans de travail acharné sur les plateaux des studios à coiffer les plus grands mannequins, elle ouvre en 2000 son propre salon à Saint-Germain-des-Prés, quartier huppé de Paris.
Mais il lui manque quelque chose à accomplir : elle veut aider les femmes, mais ne sait pas comment s'y prendre. C'est son expérience auprès des mannequins qui la met sur la piste : ces jeunes filles souvent perdues et seules, car loin de leur famille, arrivent parfois éteintes sur son fauteuil de coiffeuse, alors qu'une fois maquillée et coiffées, elles deviennent sublimes.

Redonner confiance à celles qui n'ont pas été épargnées par la vie, parce que dans la perspective d'une réinsertion l'estime de soi est essentielle : c'est de cette envie qu'est née l'association Joséphine, du nom de cette soeur qui l'a prise sous son aile. 'expérience commence en 2006 : un lundi par mois, la coiffeuse ouvre son salon Germanopratin aux femmes en difficulté à qui elle offre ses services. Puis elle investit la banlieue en s'occupant des mamans de la crèche Baby-Loup à Chanteloup-les-Vignes et des femmes usagères d'associations comme Asmae, Force femmes, Mission possible' Elle les coiffe, les maquille et leur donne ses conseils.
Au cours de ces années, elle rencontre une responsable de développement spécialisée dans le social qui va l'aider à trouver des partenaires pour mener à bien son projet. Le 8 mars 2011, grâce au soutien de mécènes, le Salon social Joséphine ouvre ses portes au coeur du 18ème arrondissement de Paris, dans le quartier populaire de la Goutte d'or.

Description détaillée

Mères célibataires, au chômage, sans logement fixe, victimes de violence, vivant sous le seuil de pauvreté, étudiantes sans le sous... Dans un espace élégant et coloré aux lignes épurées, décoré de bouquets de fleurs, le salon associatif Joséphine propose aux femmes les plus démunies, souvent isolées, de se faire dorloter dans un cadre qui n'a rien a envier des grands salons parisiens : de la coupe de cheveux, au maquillage, en passant par l'accompagnement sociale, l'association leur propose soins et ateliers pour les aider à reprendre confiance en elles, dans la perspective d'une recherche d'emploi et plus généralement de réinsertion sociale.

Le salon : porte d'entrée vers l'accompagnement social
Toutes les femmes en situation de réinsertion qui pensent avoir besoin d'aide peuvent pousser la porte du salon. Elles doivent seulement présenter des documents qui attestent de leurs difficultés : fiches RSA, avis d'imposition... Elles peuvent ensuite, une fois par mois et en plusieurs fois, se faire coiffer, maquiller et bénéficier de soins esthétiques en échange d'une participation symbolique de trois euros par séance, qui vise bien moins à amortir les coûts du salon qu'à éviter à ces femmes de se sentir redevables.
Elles peuvent également participer aux différents ateliers proposés par l'association, allant des cours de gym à la préparation aux entretiens d'embauche avec prêt de vêtements et aide à l'écriture de lettres de motivation, en passant par les consultations de gynécologie, de dermatologie, la sophrologie, les cours de yoga ou de théâtre'

Le but premier du salon n'est pas de faire du relooking ponctuel mais bien d'aider chacune de ces femmes à reprendre confiance et de l'accompagner vers l'insertion sociale et professionnelle. Dans un bureau au fond de la pièce, la coordinatrice qui est aussi assistante sociale reçoit chacune des nouvelles « clientes » avant ses soins. Elle évalue alors ses besoins et la met en relation avec les services et associations partenaires. Elle l'oriente également vers les ateliers proposés par l'association Joséphine pour la beauté des femmes en fonction de ses besoins. Elle assure ensuite le suivi de chacune d'entre elles jusqu'à sa réinsertion.
Dans le contexte actuel, producteur de grande vulnérabilité, le salon Joséphine apporte un soutien et, le temps d'un rendez-vous, permet également de recréer du lien social pour ces femmes en difficulté qui peuvent discuter avec l'AS, les salariés comme les bénévoles du salon, mais aussi avec les autres clientes.

Au départ, ces clientes étaient principalement envoyées par la trentaine d'associations partenaires du salon, mais aujourd'hui, avec le bouche à oreille, elles sont de plus en plus nombreuses à se présenter spontanément. Pour certaines femmes qui ne sont pas suivies par les services sociaux, le salon constitue donc une véritable porte d'entrée vers l'accompagnement social.

Une approche basée sur le mécénat de compétence
Si le salon n'a que quelques mois de visibilité financière, cela n'inquiète pas son équipe. En effet, Joséphine s'appuie sur un dispositif légal permettant de profiter du savoir faire de professionnels en activité : le mécénat de compétence. Ainsi, l'association ne compte que trois salariés : la coordinatrice/AS, la coiffeuse ainsi que la maquilleuse. Tous les autres (esthéticienne, prof de gym, expert comptable, avocat, attachée de presse, décoratrice, coiffeurs, maquilleurs, gynécologue, sophrologue') sont bénévoles. Quant aux produits utilisés, ils sont fournis par des entreprises mécènes (l'Oréal professionnel et Maybelline fournissent 4 000 euros de produits chaque mois), tout comme les vêtements, prêtés pour les entretiens d'embauche ou les grands évènements (Caroll, Kookaï, Comptoir des cotonniers).

Cette méthode fait ses preuves, puisqu'un deuxième salon ouvrait ses portes en septembre 2012 à Tours. Et l'association projette de se développer sur l'ensemble de la France d'ici 2017 et à l'international d'ici 2022.

Bilan

Depuis l'ouverture du salon en mars 2011 jusqu'à juin 2012, l'association a reçu plus de 1 200 femmes. En 2011, sur 1 088 femmes reçues, 70% étaient au chômage. 20% sont entrées en formation ou ont obtenu un emploi. Les professionnels du salon n'ont pas la prétention de dire que c'est grâce à Joséphine, mais selon eux, le salon et les services proposés les ont aidées à retrouver confiance en elles, l'envie de repartir sur le chemin du travail.

Partenaire(s)

Associations
Asmae, Ceccof, Centre Kirikou, Comité contre l'esclavage moderne, Elles, Force Femmes, Libresterredesfemmes, Sarcelles Jeunes, Solidarité nouvelle face au chômage.

Financiers
Meetic, Fondation Macif, L'Oréal Fondation d'entreprise sont les trois principaux partenaires financiers, depuis le début du projet. Contribuent aussi la Mairie de Paris, Caroll, Brandcasterz, Maybelline, Orore, Secrète Arlette, Mail for good, Vanity Fair Brands, Biba, Wellbox, Moulin Rouge.

Partenaires produits
L'Oréal professionnel et Maybelline (ils fournissent les produits de beauté, pour une valeur de 4 000 euros chaque mois), André (chaussures), Kookaï, Caroll et Comptoir des cotonniers (vétements), Agence du don en nature.

Mécénat de compétence
August et Debouzy avocats, Agence Flag (agence de presse), Fullsix group (site internet), L'Argus de la presse (veille médias), Madmoiselle Charlotte (responsable du dressing), Acel (expert comptable), Le bulbe (production de l'événement des un an du salon), Olivia Montrobert (Aménagement et suivi chantier du salon social), Popa-Catalin (responsable travaux du salon), Vente-privée.com (site internet jusqu'à juillet 2011), Bastille design center (Prêt d'espace de travail et du lieu pour les un an du salon), Agence 19-03 Ltd (specialiste partenariat), CVL (création de la vitrine du salon), Coeur d'entreprise (Mécénat solidaire), GRH expertise (experts en consulting et financement de la formation professionnelle), ABDNship (Créateur du logo), Adnea (Coach et consultant en évolution personnelle), Escem (soutien du projet sur Tours : mise à disposition des compétences et des contacts)...

Moyens

Humains
Entre 3.5 et 4 ETP : la coordinatrice qui est assistante sociale, une coiffeuse, une maquilleuse et deux femmes de ménage. Pour le reste le salon s'appuie sur un réseau de 50 bénévoles.

Financiers
Le budget annuel du salon est de 250 000 euros, issus en très grande majorité de fonds privés.

Matériels
Un salon de coiffure avec un bureau pour les entretiens personnels avec l'assistante sociale.

Contact

*Mention légale : Le contenu de cette fiche relève de la seule responsabilité de l'Agence Apriles et ne peut en aucun cas être considéré comme reflètant la position des partenaires soutenant le projet Apriles.