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Autonomie

Handicap, une place dans (toute) la ville

Type d'action

  • Inclusion
  • Handicap
  • Accessibilité
  • Loisirs

Département

Hauts-de-Seine (92)

Porteur(s) de l'action

Association Départementale des Amis et Parents des Personnes Handicapées Mentales des Hauts-de-Seine (Adapei 92)

Objectif(s) et bref descriptif

Pour favoriser l'accès aux loisirs, à la culture et au sport des personnes handicapées mentales et psychiques de tout âge, quel que soit leur degré de handicap, l'Association départementale des amis et parents des Personnes Handicapées Mentales des Hauts-de-Seine (Adapei 92) créé le service "Vie dans la Ville". Ce service doit permettre à des personnes handicapées d'accéder aux activités proposées par le milieu ordinaire (hors du cadre familial ou institutionnel), grâce à une collaboration avec les services municipaux et les associations.

Origine(s)

Fin 2006, une commission Prospective composée de parents, de responsables bénévoles et de professionnels est créée au sein de l'Adapei 92. En 2007, la commission réfléchit à des projets innovants permettant de favoriser l'intégration réussie des personnes handicapées mentales et psychiques dans les activités proposées à tous. Pour cela, la commission associe à son travail de multiples partenaires : villes, Caf, Conseil général, Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), réseaux associatifs locaux, départementaux et nationaux, financeurs publics et privés. Après voir identifié les points de blocage tenant à la fragmentation de l'offre de loisirs entre les structures spécialisées d'une part et celles du milieu ordinaire d'autre part, ils ont l'idée de créer le service "Vie dans la Ville". Le service est validé lors des entretiens réalisés avec les associations adhérentes de l'Adapei 92 et une vingtaine de services municipaux et CCAS des Hauts de Seine.

Description détaillée

Lancée en septembre 2008 à Chaville1, l'expérimentation du service "Vie dans la Ville" s'inscrit dans le cadre d'un partenariat entre le CCAS de la ville et l'Adapei 92. Pour sa mise en place, deux personnes sont mises à disposition par l'association : un chef de projet en charge du management opérationnel du service et une éducatrice sportive (0,20 ETP) en charge de l'évaluation des besoins des personnes handicapées qui sollicitent le service.

Un accompagnement personnalisé dans la pratique d'activités proposées par la ville 
Il s'agit de permettre aux personnes handicapées mentales ou psychiques de sortir de chez elles pour pratiquer des activités en milieu ordinaire, en attirant prioritairement les personnes non référencées comme tel ou qui ne résident pas dans des structures spécialisées. En cela, la communication est essentielle : les établissements sociaux et médico-sociaux, associations et professionnels du secteur sont chargés d'informer de l'existence du service "Vie dans la Ville".

Concrètement, la personne handicapée, sa famille ou l'institution qui l'accueille fait une demande d'activité (loisirs, culture ou sport) au CCAS qui remplit le rôle de guichet d'accueil et d'orientation. La demande est transmise à l'éducatrice sportive du service "Vie dans la Ville" qui en évalue la faisabilité.

L'Adapei s'appuie ensuite sur deux prestataires associatifs de service à la personne (Dom Hestia) et d'accompagnement des personnes handicapées dans des activités sportives (Siel bleu). Ces derniers répondent aux besoins spécifiques de la personne :

  • Recherche d'une structure associative, municipale ou intercommunale qui propose l'activité souhaitée.
  • Prise en charge de toutes les démarches : recueil et centralisation des informations, organisation des transports, accompagnement ou appui en fonction du degré d'autonomie de la personne handicapée, aide aux formalités administratives.

Une séance d'essai est organisée en présence de l'accompagnateur qui facilite les relations entre le club et la personne. Pendant la pratique de l'activité, il l'aide le cas échéant et s'assure de sa bonne compréhension. Si la ville ne propose pas l'activité souhaitée, le service "Vie dans la Ville" prend alors contact avec la structure sportive ou culturelle la plus proche. Enfin, le service assure un suivi régulier de la satisfaction et propose si nécessaire de nouvelles prestations.

Par ailleurs, un appel au bénévolat est lancé par l'Adapei pour remplir le rôle d'accompagnateur lors d'une manifestation sportive ou culturelle. Les personnes intéressées peuvent prendre directement contact avec ledit service.

Un service expérimental...
Le service "Vie dans la Ville" est expérimenté sur la période 2009-2011. Il repose sur les principes affirmés par les récentes lois sur le handicap : la non-discrimination, l'égalité des chances et le développement de la citoyenneté des personnes handicapées2. Il s'inscrit par ailleurs à la fois dans la "Charte ville handicap"3 signée et dans le schéma départemental qui fixe l'accès au sport, à la culture et aux loisirs comme l'un des axes prioritaires du département dans le secteur du handicap. Durant cette période, l'Adapei 92 prévoit de répondre aux attentes de 80 personnes (enfants et adultes). Suite à cette phase d'expérimentation, un retour d'expérience sera réalisé avec les villes, les associations et les bénéficiaires ayant pris part au projet. Il permettra de définir les évolutions à donner au service : extension à l'ensemble des villes du département voire à d'autres départements, ouverture du service à d'autres types de handicap...

...à vocation départementale
En 2008, le service a été mis en place à Chaville, prenant en charge 12 personnes. En 2009-2011, la demande devrait atteindre 80 usagers (144 enfants, 96 adultes) sur cinq à six villes (soit 10-15 personnes par ville). Un essaimage progressif du service est prévu sur l'ensemble du département des Hauts de Seine, soit 36 villes. En 2012, dans l'hypothèse d'un développement du service à l'ensemble du département, le service devrait répondre aux attentes d'environ 360 personnes (2/3 d'adultes, 1/3 d'enfants). Une fois l'extension réalisée, l'Adapei envisage de s'appuyer sur d'autres prestataires de service, plus proches du domicile de la personne. Enfin une extension pourrait s'envisager aux besoins des autres personnes en situation de handicap (physique, auditif, visuel).

Bilan

Pour les personnes handicapées

  • Possibilité de choisir, parmi une offre diversifiée, une activité sportive ou culturelle.
  • Possibilité d'avoir des échanges et des rencontres avec le milieu ordinaire 
  • Effet boule de neige lié à la pratique d'une activité sportive ou culturelle : développement de nombreuses capacités personnelles (repérage, autonomie, communication, confiance'), enregistrement de nouvelles demandes, soulagement des familles déchargées de l'organisation et du financement de l'accessibilité aux activités.

Pour les villes

  • Apporter une réponse, un service, à leurs administrés en situation de handicap mental et psychique en termes d'accessibilité à l'offre d'activité sportive et culturelle.
  • Recenser les besoins des personnes handicapées mentales et psychiques.
  • Développer l'offre de services accessibles aux personnes handicapées au sein des villes en collaboration avec les missions handicap/CCAS.
  • Répondre à une volonté politique qui vise à favoriser l'intégration des personnes handicapées en soutenant le service tant sur le plan financier que sur le plan organisationnel.
  • Développer un réseau de bénévoles.

Pour les prestataires d'activité qu'ils soient associatifs ou municipaux

  • La mise en place du service "Vie dans la Ville" a permis de discuter d'un sujet peu ou pas abordé dans les structures : l'accueil d'une personne handicapée dans l'activité.
    1. Les appréhensions des participants et de l'encadrement
    2. Les conditions d'une intégration réussie.
    3. L'importance d'un accompagnement personnalisé.
  • "Vie dans la Ville" grâce à l'accompagnement individualisé a permis, aux prestataires d'activités, de répondre aux demandes, individuelles, des personnes handicapées, sans avoir à créer une session spécialisée qui nécessite des coûts et une organisation qui ne peut être mise en place que pour un nombre significatif de participants. Les prestataires d'activités dans lesquels le service est en place sont satisfaits de l'ouverture, des échanges et des rencontres engendrés par la présence d'une personne handicapée dans leurs activités.

Partenaire(s)

Institutionnels nationaux
L'UNAPEI
La FEGAPEI
Le CCAH (Comité national de coordination de l'action en faveur des personnes handicapées)

Institutionnels des Hauts de Seine
Les municipalités et CCAS
Le Conseil général
La Maison départementale des Personnes Handicapées (MDPH)
La Direction Départementale Jeunesse et Sports (DDJS)

Associatifs et financeurs privés (fondations et grandes entreprises)
Les clubs sportifs et culturels (tennis, haltérophilie musculation, kayak, etc.)
Les associations militantes en faveur des droits des personnes handicapées

Les financeurs privés
Orange
BNP-DEXIA, PPR (Mission handicap)
-Fondation Lejeune
AB-CFAO
RCG
Fondation Norauto

Moyens

Financiers

  • Budget étude et conception : 18 K euros en 2007, 56 K euros en 2008 (majoritairement pris en charge par la ville de Chaville et la Caf 92)
  • Budget prévisionnel de l'expérimentation dans 5 villes pour 2009 : 250K euros/ an
  • Généralisation aux 36 villes prévue en 2012 : 1,2M euros
  • Participation des personnes handicapées : 3,50 euros l'heure
  • Participation des villes : 10 euros par heure (soit environ 1000 euros par an et par personnes accompagnée).

Humains

  • Le service "Vie dans la Ville" est géré par l'Adapei 92 qui dédie à ce service :
    • 0,50 ETP de chef de projet en charge du management opérationnel du service.
    • 0,20 ETP d'éducatrice sportive en charge de l'évaluation des besoins des personnes handicapées qui sollicitent le service "Vie dans la Ville".
  • Pour l'accompagnement des personnes handicapées l'ADAPEI 92 travaille avec SIEL BLEU (Professeur de Sport Spécialisés) et DOM HESTIA (Services à la personne) et fait appel, ponctuellement, au bénévolat.


1. En 2008-2009, l'Adapei 92 signe une convention avec les CCAS de cinq villes des Hauts de Seine (Antony, Clichy-la-Garenne, Chaville, Issy-les-Moulineaux, Nanterre). Chaville est une des villes pilote du dispositif.
2. En effet, la loi 2002-2 affirme "l'accès du mineur ou de l'adulte handicapé aux droits fondamentaux reconnus à tous les citoyens, notamment aux sports, aux loisirs, au tourisme et à la culture constitue une obligation nationale" et celle de février 2005 met l'accent sur le projet de vie de la personne handicapée, notamment en matière de loisirs et précise certaines modalités d'application de ce droit.

3. Idem pour la ville d'Anthony ou de Nanterre qui ont mis au point une charte ville handicap faisant état des valeurs et des actions avec tous les intervenants du handicap . Pour la consulter cliquez ici.

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