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Enfance & Famille

A Goussainville, le collège fait tomber les murs

Type d'action

  • Développement social
  • Inclusion
  • Education
  • Accessibilité
  • Partenariat / transversalité

Département

Val-D’Oise (95)

Sur le vif

« Nous avons tout à gagner à ce que les parents puissent devenir de vrais partenaires ». La directrice du collège Montaigne de Goussainville

« C’est avant tout un lieu de rencontre et de mutualisation entre parents. Les professionnels doivent savoir s’effacer. Ils ne sont pas dans une transmission descendante ». La responsable du pôle réseau de l’association Ecole et famille

Porteur(s) de l'action

Collège Montaigne de Goussainville

Objectif(s) et bref descriptif

Au collège Montaigne de Goussainville (Val-d’Oise), parents d’élèves du quartier, membres de l’équipe du collège et représentants associatifs se réunissent régulièrement au Café des familles. Un lieu d’écoute et de partage au sein du collège qui vise un objectif plus large : désacraliser l’institution en développant le lien entre familles et école et inscrire le collège comme acteur à part entière du territoire. Deux fois par mois, les familles dont les enfants fréquentent les collèges du quartier viennent s’y rencontrer pour échanger entre elles et avec des personnels de l’établissement, des acteurs associatifs locaux et des représentants des parents d’élèves.

Origine(s)

Née en 1999 de la volonté de professionnels de l’Education nationale désireux de réunir dans un lieu tiers toutes les personnes concernées par l’avenir d’un enfant (famille, école, associations…), l’association Ecole et famille mène en 2010-2011 une action au sein du collège Montaigne de Goussainville situé en zone d’éducation prioritaire : six ateliers au cours desquels une équipe de personnels volontaires, issus de tous les métiers du collège et rapidement rejointe (dès le 3ème atelier) par des parents, réfléchit aux liens collège/famille et à la façon de les améliorer. Ces échanges mettent en lumière certains constats : la difficulté d’entrer en relation avec certains parents, leur manque d’implication dans la vie du collège, le manque d’occasions et de lieux permettant l’échange entre familles… Les participants soulèvent la nécessité d’avoir pour les parents un lieu où ils puissent se retrouver, une façon de s’approprier l’école différemment qu’à travers les moments de rencontres très institutionnalisés déjà existants. Et un lieu où les professionnels du collège puissent mieux connaître leurs attentes.
La principale du collège, une professionnelle militante, forte de son expérience en Polynésie où des locaux sont mis à disposition des parents qui y sont considérés comme des partenaires, aimerait retrouver une collaboration de ce type à Goussainville, pour faire du collège un lieu de vie pour les parents et les habitants. De cette expérience naîtra l’idée de Café des familles, un lieu de rencontre et de mutualisation entre familles et professionnels au cœur du collège.
Consulté sur le projet, le chargé de mission politique de Goussainville est tout de suite séduit. Un dossier politique de la ville est donc monté afin de faire financer le Café des familles par l’état et la ville dans le cadre du Contrat urbain de cohésion sociale (Cucs).
Mais l’établissement souhaite approfondir la question des relations entre école et famille en l’élargissant au territoire. Une fois le budget voté par la commune, en mars 2012, commence alors un travail partenarial de co-construction avec l’appui méthodologique d’école et famille. Associant le chef de projet politique de la ville, le Conseil général du Val-d’Oise, l’équipe de direction du collège, la fédération des parents d’élèves, un délégué du préfet à l’égalité des chances, l’inspection académique et les acteurs socio-éducatifs locaux (club de prévention spécialisé, centre social, associations d’habitants, point d’accueil écoute jeunes, adultes relais d’un collège voisin…), la première étape se traduit par une cartographie du territoire en réponse à une question : à quel endroit se trouvent les lieux de confiance où les parents peuvent parler d’éducation et de scolarité ? Une façon d’inscrire le collège dans le territoire et de faire le lien entre tous ces acteurs, avant de les réunir au sein de quatre ateliers pour y établir les grandes lignes du Café des familles. Les partenaires imaginent alors ensemble l’aménagement d’une salle dédiée au sein du collège, la régularité des rencontres, la communication, les horaires et les principes régulateurs des échanges. Comme la présence à chaque séance d’au moins un représentant du collège, d’une association locale, des représentants des parents d’élèves, ou l’ouverture à tous les parents du quartier…
En octobre 2012, le Café des familles ouvre enfin sa première réunion. C’est l’association école et famille qui porte l’ingénierie de projet tandis que les professionnels du collège, de la ville et leurs partenaires s’occupent de l’animation.

Description détaillée

Murs colorés, chaises disposées en arc de cercle, table basse, magazines, café, thé : la salle du collège dédiée au Café des familles se veut avant tout conviviale. Deux fois par mois, le jeudi après-midi de 14h à 15h, les familles viennent s’y rencontrer pour échanger entre elles et avec des personnels de l’établissement, des acteurs associatifs locaux et des représentants des parents d’élèves, tous volontaires. Souhaitant que cet espace soit ouvert sur la ville, le collège n’y accueille pas seulement les parents d’enfants de l’établissement, mais de tous les collèges du quartier. Ceux-ci sont fortement mis à contribution, puisque c’est avec eux que sont choisis les thèmes abordés. Car il ne s’agit pas seulement pour les professionnels de conseiller les parents et de les orienter le cas échéant vers des dispositifs de droit commun, mais aussi de privilégier l’entraide entre parents dans une volonté de mutualisation et de transmission des savoirs.
Le Café des familles aborde, une séance sur deux, des thèmes préalablement établis avec les parents : orientation, internet, éducation à la sexualité, vie de quartier… Des discussions qui dépassent largement les questions de scolarité : on parle d’éducation au sens large et plus globalement de tout ce qui touche à la vie de la cité. Les échanges peuvent par ailleurs sortir des thèmes choisis si un participant signale un besoin important.
L’autre moitié des séances, à la demande des familles et des partenaires désireux d’impliquer d’avantage les parents ne maîtrisant pas le français, propose un soutien technique autour d’un écrivain public. En effet, au fil du temps est apparu l’objectif d’impliquer davantage les parents allophones arrivant de l’étranger. Notamment parce que ceux-ci sont déjà au cœur des préoccupations du collège qui propose déjà depuis quelques années un dispositif de formation au français et à la connaissance du système éducatif intitulé « Ouvrir l’école aux parents pour réussir l’intégration ». Une opération pilotée conjointement par le ministère de l’intérieur et le ministère de l’Education nationale, pour soutenir des actions destinées à des parents d'élèves immigrés ou étrangers hors Union européenne.
La présence de l’écrivain public contribue à faire venir et revenir les parents maîtrisant peu ou pas le français au café où ils peuvent ainsi être accompagnés pour d’autres problématiques que celles liées à la scolarité ou l’éducation.

A chaque séance, le Café accueille en moyenne cinq à six familles, parfois le double. Prévu de 14h à 15h, il se prolonge souvent une bonne partie de l’après-midi. Une mobilisation qui s’explique par un principe fondamental, une des clés du succès : toujours inviter les parents de proche en proche, via un autre parent, le centre social, un membre d’une association locale… Une méthode qui permet de créer la confiance nécessaire à la venue des familles, notamment celles qui n’investissent pas les rencontres institutionnelles habituelles.
Plusieurs principes fondamentaux ont ainsi été définis à la création du projet. Comme, par exemple, l’obligation de présence à chaque réunion d’au moins un des personnels de l’établissement, d’un acteur associatif local et d’un représentant des parents d’élèves. Ces professionnels et bénévoles ont d’ailleurs été formés par école et famille pour apprendre à faciliter les échanges. Leur rôle : relancer les discussions entre pairs et s’effacer.

Une volonté d’ouverture qui porte ses fruits et fait des émules
Cette action s’inscrit dans une dynamique portée par le collège qui, depuis quelques années, multiplie les actions pour aller à la rencontre des parents : organisation de formations à l’informatique dans les maisons de quartier, participation à des temps d’échange avec les familles au sein d’équipements socioculturels de la ville. L’équipe éducative, qui souhaite que son collège devienne un véritable lieu de vie de quartier, juge que c’est aussi à l’école d’aller dans les lieux de confiance des habitants. Dans le même but, la salle du Café des familles est d’ailleurs régulièrement mise à la disposition des parents ou des associations de quartier qui souhaitent s’y réunir.

Cette politique d’établissement et la dynamique locale produisent leurs effets : les parents sont plus présents dans la vie du collège. Les représentations et craintes des uns et des autres s’atténuent. Tous échangent : familles, représentants des parents d’élèves, associations, membres du collège et dans une moindre mesure enseignants, qui sont malheureusement peu disponibles au regard des horaires du Café. Comme probablement de nombreux parents d’élèves ayant une activité professionnelle. Des barrières sont surmontées après la rentrée 2013 pour favoriser la participation des uns et des autres.
L’idée germe par ailleurs sur le territoire avec le lancement à la rentrée 2013 d’une activité similaire sur le collège Robespierre. Comme au collège Paul Vaillant Couturier d’Argenteuil où l’ancienne principale du collège Montaigne a pris ses nouvelles fonctions.

Mieux connaître les attentes des parents pour adapter son action
L’accueil au Café des familles des parents allophones a permis aux partenaires de faire émerger une nouvelle nécessité : celle de mieux articuler les dispositifs qui existent sur la ville pour ces publics (ateliers socio-linguistiques du centre social, association turcophone, classes d’accueil pour élèves allophones…). En 2013, l’association école et famille, la ville de Goussainville ainsi que l’état (Politique de la ville) font un travail collectif de cartographie des dispositifs linguistiques existant sur la commune. école et famille intervient dans divers collèges de la ville pour animer des rencontres sur l’accueil des familles allophones tandis qu’un travail de retour sur expériences avec des bénéficiaires des dispositifs est entamé. Les partenaires étudient par exemple le devenir des élèves sortis de classes UPEAA (Unités pédagogiques des élèves allophones arrivants).

Bilan

Le Café des familles, la politique d’ouverture du collège sur son quartier et la dynamique locale ont permis :

  • De permettre à des familles qui n’investissent pas les rencontres institutionnelles habituelles de venir au collège en rétablissant la confiance de nombreux parents envers l’institution.
  • D’accroitre la participation des parents à la vie du collège : Le taux de participation des parents aux rencontres parents/professeurs est passé de 55% en 2011-2012 à 90% en 2012-2013 ; Les parents élus actifs sont plus nombreux ; Le taux de participation aux élections des représentants des parents a plus que triplé, passant de 10% à 35%.
  • De permettre aux professionnels du collège de mieux cerner les attentes des parents.
  • D’inscrire le collège au sein du territoire auprès de tous les acteurs concernés par les problématiques de l’enfance et de la jeunesse.

Partenaire(s)

Association école et famille, politique de la ville, Conseil général du Val-d’Oise, Fédération des parents d’élèves, préfet à l’égalité des chances, Inspection académique et acteurs socio-éducatifs locaux (club de prévention spécialisé, centre social, associations d’habitants, point d’accueil écoute jeunes, adultes relais d’un collège voisin…).

Moyens

Financiers
4000 euros financés par l’état et la ville dans le cadre du Contrat urbain de cohésion sociale (Cucs).

Humains
Le montage a nécessité une dizaine de réunions de deux heures avec une quinzaine de personnes du comité de pilotage.
Les bénévoles d’Ecole et famille ont travaillé une centaine d’heures pour accompagner la méthodologie de projet.
Au moins trois professionnels et bénévoles (personnels de l’établissement, acteurs associatifs locaux et représentants des parents d’élèves) participent de façon volontaire et bénévole à chaque réunion.

Matériels
Une salle du collège et sa décoration


>>Cliquez pour consulter l'article du bulletin de la protection de l'enfance rédigé par Apriles.

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